Suite à la nom­i­na­tion d’Annie Genevard, le Col­lec­tif Nour­rir appelle la nou­velle Min­istre de l’agriculture, de la sou­veraineté ali­men­taire et de la forêt à engager sans délai des poli­tiques ambitieuses à la hau­teur de l’urgence sociale et envi­ron­nemen­tale. Après les mobil­i­sa­tions agri­coles de ce début d’année et la con­struc­tion d’un pro­jet de loi large­ment défail­lant, la crise agri­cole n’a tou­jours pas trou­vé d’issue. Pire, elle s’est aggravée en rai­son des événe­ments cli­ma­tiques et de la crise san­i­taire sur­venus ces derniers mois. Renou­velle­ment des généra­tions, garantie d’un revenu décent, tran­si­tion agroé­cologique : autant d’enjeux cru­ci­aux et inter­dépen­dants aux­quels la Min­istre de l’agriculture doit impéra­tive­ment répondre.

 

Le Col­lec­tif Nour­rir prend acte de la nom­i­na­tion de la Min­istre de l’agriculture, de la sou­veraineté ali­men­taire et de la forêt, Annie Genevard, et demande que l’en­trée en fonc­tion d’un nou­veau gou­verne­ment ouvre la voie au réen­gage­ment d’un débat démoc­ra­tique sur les enjeux agri­coles et ali­men­taires. Loin de la promesse de renou­veau des méth­odes, le dia­logue avec les pou­voirs publics ces dernières années n’a que trop rarement mené à des échanges con­struc­tifs. Mal­gré une démarche volon­taire ini­tiée depuis longtemps par les organ­i­sa­tions de la société civile, il s’est trop sou­vent traduit au mieux par une con­sul­ta­tion fac­tice, au pire par une exclu­sion pure et sim­ple. C’est pourquoi nous appelons le Pre­mier Min­istre et la Min­istre de l’agriculture, de la sou­veraineté ali­men­taire et de la forêt à rebâtir une gou­ver­nance agri­cole et ali­men­taire assur­ant l’association effec­tive de l’ensemble des acteurs concernés.

“Notre sys­tème ali­men­taire et agri­cole dys­fonc­tionne. Cela n’est pas nou­veau, ne fait que s’accentuer et amène à un con­stat : les solu­tions pro­posées ne sont pas les bonnes, notam­ment car les paysan·nes et citoyen·nes sont insuff­isam­ment associé·es. Il faut met­tre fin à la manip­u­la­tion et la co-opta­tion du débat. Car les faits sont là : les poli­tiques agri­coles et ali­men­taires mis­es en œuvre ces dernières années se sont révélées inca­pables de répon­dre aux enjeux, voire les ont aggravés, déclare Math­ieu Courgeau, co-prési­dent du Col­lec­tif Nour­rir. Nous atten­dons  un change­ment de méth­ode et l’inclusion effec­tive des citoyen·nes et paysan·nes à tous les éch­e­lons : départe­men­tal, région­al et nation­al. L’implication de toutes les par­ties prenantes n’est plus option­nelle mais bien indis­pens­able pour enfin envis­ager une sor­tie des crises ali­men­taire, agri­cole et climatique.”

Face à des crises de plus en plus fréquentes et destruc­tri­ces, il faut se saisir de l’urgence et engager la con­struc­tion d’un sys­tème agroé­cologique, résilient et rémunéra­teur. La chute du nom­bre de paysan·nes, l’absence de revenus dignes, les con­séquences des dérè­gle­ments cli­ma­tiques, la hausse de la pré­car­ité ali­men­taire… Voilà ce que nous obser­vons depuis des années et qui ne fait que s’intensifier. Tous les ingré­di­ents sont réu­nis pour favoris­er l’enracinement de crises pro­fondes, d’autant plus quand les répons­es apportées sont dic­tées par l’opportunisme poli­tique ou économique. Ces derniers mois, du pro­jet de Loi d’Orientation Agri­cole aux con­di­tion­nal­ités envi­ron­nemen­tales de la Poli­tique Agri­cole Com­mune,  les poli­tiques publiques visant le secteur se sont car­ac­térisées par une suc­ces­sion de reculs majeurs. Or sans volon­té et choix forts, l’amélio­ra­tion des con­di­tions de revenu, d’accès au méti­er et d’adaptation des fer­mes, indis­pens­able pour redonner vie à nos cam­pagnes, sera irréal­is­able.   

“Arrê­tons d’opposer agri­cul­ture et écolo­gie si nous voulons des paysans et paysannes nom­breux ! Nous en appelons à la respon­s­abil­ité de nos décideurs, tant au gou­verne­ment qu’au par­lement, pour agir à la hau­teur des défis qui s’imposent à eux. Des poli­tiques publiques doivent être mis­es en œuvre de toute urgence pour accom­pa­g­n­er la tran­si­tion agroé­cologique dont l’agriculture biologique et per­me­t­tre le renou­velle­ment des généra­tions agri­coles, la régu­la­tion du fonci­er, et une meilleure répar­ti­tion de la valeur. Après les annonces de coupe budgé­taire cet été, le Pro­jet de Loi de Finances 2025 va être un pre­mier test pour mesur­er con­crète­ment la volon­té du nou­v­el exé­cu­tif de soutenir la tran­si­tion de notre sys­tème agri­cole et ali­men­taire.” souligne Clotilde Bato, co-prési­dente du Col­lec­tif Nour­rir.

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