Comprendre la PAC

Origine et évolutions de la PAC

La Poli­tique Agri­cole Com­mune est une poli­tique de l’Union européenne dédiée à l’agriculture et au développe­ment rur­al. Elle est en place depuis 1962. Elle visait à l’époque à dévelop­per la pro­duc­tion agri­cole afin de nour­rir les Européen·ne·s à la sor­tie de la Deux­ième Guerre mon­di­ale. Pour cela, trois out­ils prin­ci­paux ont été intro­duits pour stim­uler l’agriculture européenne : les tax­es à l’importation (effet dis­suasif sur les impor­ta­tions), la garantie des prix aux agriculteur·rice·s (effet inci­tatif sur la pro­duc­tion) et les resti­tu­tions aux expor­ta­tions (effet inci­tatif sur l’exportation). Elle a vite atteint son objec­tif d’augmenter la pro­duc­tion européenne, puis l’a même dépassé avec un effet per­vers : la sur­pro­duc­tion. Depuis, la PAC a con­nu de nom­breuses réformes, dont une très impor­tante en 1992. Ces réformes ont changé ses logiques d’intervention et l’ont mise en con­for­mité avec les règles de l’Organisation mon­di­ale du commerce.

La PAC aujourd’hui

La PAC est divisée en deux par­ties, qui ont cha­cune des objec­tifs et des modes de fonc­tion­nement différents :

  • Le pre­mier pili­er représente en France 77% du bud­get de la PAC. Il attribue des aides dites « directes » aux agriculteur·rice·s. Ces aides sont allouées à l’hectare et con­sis­tent majori­taire­ment en un revenu de base qui n’est pas lié à ce qu’ils ou elles pro­duisent ni com­ment ils ou elles pro­duisent, mais à la sur­face qu’ils ou elles exploitent et à leur poten­tiel de productivité.
  • Le deux­ième pili­er porte sur le développe­ment rur­al. Il a la par­tic­u­lar­ité d’être cofi­nancé par de l’argent européen et de l’argent nation­al (venant de l’État, des Régions, d’autres col­lec­tiv­ités ter­ri­to­ri­ales, ou encore des Agences de l’eau). Il apporte un sou­tien com­plé­men­taire aux agriculteur·rice·s en sit­u­a­tion de désa­van­tage com­péti­tif du fait de la zone géo­graphique dans laque­lle ils ou elles sont situé·e·s, de leurs pra­tiques ou du démar­rage de leur activ­ité. Il accom­pa­gne aus­si l’évolution des fer­mes vers plus de com­péti­tiv­ité ou une meilleure prise en compte de l’environnement.

En France, la PAC est gérée par le min­istère chargé de l’Agriculture et de l’Alimentation, ain­si qu’en par­tie par les Régions (elles sont autorités de ges­tion unique­ment pour les aides non sur­faciques du sec­ond pili­er, comme les aides à l’investissement ou à l’installation). La France est l’État mem­bre de l’UE qui béné­fi­cie le plus du bud­get de la PAC : elle reçoit env­i­ron 9 mil­liards d’euros par an. Ces aides sont très majori­taire­ment ver­sées aux agriculteur·rice·s français·es, mais une toute petite par­tie est égale­ment allouée à des acteur·rice·s du secteur foresti­er, à des struc­tures d’animation ter­ri­to­ri­ale en zones rurales, ain­si qu’à des groupe­ments chargés de la com­mer­cial­i­sa­tion de cer­tains types de produits.

Aujourd’hui, la PAC représente env­i­ron 40% du bud­get européen et struc­ture le mod­èle agro-ali­men­taire européen. Elle ne con­cerne donc pas unique­ment les agriculteur·rice·s qui touchent des aides, mais bien chaque citoyen·ne, en tant que mangeur·se, con­tribuable, électeur·rice, promeneur·se, par­ent, etc. La poli­tique agri­cole de l’UE a ain­si un impact direct sur biens des aspects de la vie quo­ti­di­enne des citoyen·ne·s européen·ne·s.

Pour plus de chiffres et de don­nées, con­sul­tez notre atlas de la PAC, une pub­li­ca­tion de la plate­forme Pour une autre PAC et de la fon­da­tion Hein­rich-Böll (bureau de Paris), réal­isée avec le sou­tien de la Fon­da­tion Daniel et Nina Carasso

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