Présen­tée comme une réponse aux mobil­i­sa­tions agri­coles, la loi dite “Duplomb” favorise en réal­ité un mod­èle destruc­teur pour les paysans, l’environnement, la san­té et donc notre sou­veraineté ali­men­taire. Alors que son exa­m­en débutera en hémi­cy­cle lun­di 26 mai, le Col­lec­tif Nour­rir appelle les par­lemen­taires à rejeter cette propo­si­tion de loi et à s’attaquer enfin aux caus­es pro­fondes des dys­fonc­tion­nements de notre sys­tème agri­cole et alimentaire.

Une loi qui favorise la destruc­tion de l’environnement

Dépen­dance aux pes­ti­cides de syn­thèse, facil­i­ta­tion de l’accaparement de la ressource en eau, destruc­tion de zones humides, allège­ment des normes pour les éle­vages les plus inten­sifs : la propo­si­tion de loi sur les con­traintes à l’ex­er­ci­ce du méti­er d’agriculteur vise à favoris­er des mod­èles indus­triels coû­teux et pol­lu­ants. Des mesures portées au détri­ment d’une agri­cul­ture résiliente et respectueuse de l’environnement pour­tant néces­saire et souhaitée par 85% des agricul­teurs. Cette loi pour­rait com­pro­met­tre durable­ment nos capac­ités à répon­dre à l’enjeu de sou­veraineté ali­men­taire, érigé comme majeur par nos poli­tiques publiques.

Une loi qui men­ace la santé 

L’in­ter­dic­tion de pes­ti­cides con­stitue une source de préoc­cu­pa­tion pour seule­ment 4% des agricul­teurs inter­rogés. Or la loi en fait une pri­or­ité en pro­posant de réin­tro­duire cer­tains néon­i­coti­noïdes aujourd’hui inter­dits et d’affaiblir les com­pé­tences d’encadrement de la mise sur le marché de pes­ti­cides de l’Agence de sécu­rité san­i­taire (Ans­es). En aggra­vant la con­t­a­m­i­na­tion de l’eau, l’exposition des paysans et des riverains à des pro­duits tox­iques, elle risque de pos­er un réel dan­ger en matière de san­té publique. 

Une loi qui ignore les réelles préoc­cu­pa­tions des agricul­teurs et des citoyens

Alors qu’elle pré­tend répon­dre aux préoc­cu­pa­tions des agricul­teurs, la propo­si­tion de loi ignore en réal­ité les caus­es struc­turelles de la crise agri­cole : insta­bil­ité des revenus et injuste répar­ti­tion de la valeur dans les fil­ières, absence d’accompagnement à la tran­si­tion agroé­cologique et à l’adaptation au change­ment cli­ma­tique. Loin de lever les con­traintes, elle les ampli­fie. Cette loi va aus­si à l’encontre des attentes des citoyens qui ont déjà effec­tué près de 100 000 inter­pel­la­tions auprès de leurs élus pour appel­er à son rejet.

Il est incom­préhen­si­ble de voir aujourd’hui les députés débat­tre d’un texte qui met en péril notre capac­ité à pro­duire demain et à assur­er un envi­ron­nement et une ali­men­ta­tion saine pour tout le monde. Alors que les agricul­teurs et les citoyens appel­lent de leurs vœux à une tran­si­tion de notre sys­tème agri­cole et ali­men­taire, cette loi est à con­tre-courant de l’histoire, des réal­ités sci­en­tifiques et des attentes de la société.” Math­ieu Courgeau, éleveur et co-prési­dent du Col­lec­tif Nourrir

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