Le Col­lec­tif Nour­rir pub­lie sa vision pour l’alimentation, dans laque­lle ses 54 organ­i­sa­tions mem­bres affir­ment leur exi­gence com­mune : garan­tir un accès digne à une ali­men­ta­tion choisie, saine et durable pour toutes et tous, tout en assur­ant une rémunéra­tion juste pour les paysannes et paysans et des prix abor­d­ables pour les mangeuses et mangeurs. Ce doc­u­ment présente aus­si des mesures indis­pens­ables pour inté­gr­er le droit à l’alimentation dans nos poli­tiques publiques.

L’alimentation, l’affaire de toutes et tous

Les préoc­cu­pa­tions des agricul­teurs et agricul­tri­ces et des mangeurs et mangeuses se rejoignent. Les pre­miers revendiquent de pou­voir rémunér­er juste­ment leur tra­vail et d’avoir les moyens de con­tribuer à la tran­si­tion écologique de leurs pra­tiques. Les sec­onds deman­dent une ali­men­ta­tion de qual­ité, acces­si­ble, et qui sou­tient les producteurs.

La mobil­i­sa­tion inédite con­tre la loi Duplomb a révélé une aspi­ra­tion forte de la pop­u­la­tion à trans­former notre sys­tème agri­cole et alimentaire.

Cette demande citoyenne pour une ali­men­ta­tion répon­dant aux enjeux de san­té, de jus­tice sociale, de tran­si­tion écologique et de respect du tra­vail des paysans ne peut plus être ignorée. L’alimentation relève de choix col­lec­tifs et démoc­ra­tiques. La mise en place d’une gou­ver­nance démoc­ra­tique de l’al­i­men­ta­tion est une con­di­tion essen­tielle à la con­struc­tion d’un sys­tème ali­men­taire juste et durable.

Voir notre document de vision pour l’alimentation

Un système alimentaire qui ne garantit pas le droit à l’alimentation

Le sys­tème actuel est dys­fonc­tion­nel et atteint ses lim­ites face aux crises cli­ma­tiques, à l’ef­fon­drement de la bio­di­ver­sité et aux ten­sions géopoli­tiques. Il men­ace la sou­veraineté ali­men­taire et ne per­met pas d’éradi­quer l’in­sécu­rité ali­men­taire et la mal­nu­tri­tion sous toutes ses formes.

En France :

  • Plus de 4 mil­lions de per­son­nes vivent avec le diabète
  • 15 % de la pop­u­la­tion vit sous le seuil de pauvreté
  • 16 % de la pop­u­la­tion est en sit­u­a­tion d’insécurité alimentaire

Com­ment assur­er l’accès à une ali­men­ta­tion saine et durable quand l’alimentation devient une vari­able d’ajustement dans le bud­get des ménages ? Dans le même temps, la pré­car­ité économique touche par­ti­c­ulière­ment les agriculteur·rices, qui sont d’ailleurs de moins en moins nom­breux pour pro­duire notre alimentation.

Faire du droit à l’alimentation une boussole politique

Le droit à l’alimentation se définit comme « le droit de toute per­son­ne, seule ou en com­mu­nauté avec d’autres, d’avoir physique­ment et économique­ment accès, à tout moment, à une nour­ri­t­ure suff­isante, adéquate et cul­turelle­ment accept­able, pro­duite et con­som­mée de manière durable, afin de préserv­er l’accès des généra­tions futures à la nour­ri­t­ure » (Olivi­er De Schut­ter, ancien Rap­por­teur spé­cial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, 2014).

La France, con­for­mé­ment à ses engage­ments inter­na­tionaux, a l’obligation de pro­téger, respecter et réalis­er le droit à l’alimentation.

Garan­tir le droit à l’alimentation implique  des poli­tiques publiques cohérentes et struc­turantes. Le droit à l’alimentation per­met d’articuler les poli­tiques agri­coles, sociales, san­i­taires, envi­ron­nemen­tales et économiques. L’ambition des poli­tiques publiques n’est pas à la hau­teur de l’enjeu. L’alimentation que nous man­geons, pro­duisons, trans­for­mons et com­mer­cial­isons devrait dépen­dre de choix col­lec­tifs et citoyens. 

Le Col­lec­tif Nour­rir appelle l’Etat à faire du droit à l’alimentation la bous­sole des poli­tiques publiques qui définis­sent notre sys­tème ali­men­taire et agri­cole. Cela passe notam­ment par un pilotage inclu­ant l’ensemble des acteurs con­cernés et les citoyens.

Voir notre document de vision pour l’alimentation