Le 17 avril, le Col­lec­tif Nour­rir a réu­ni une cen­taine d’acteurs agri­coles, de poli­tiques, d’institutions et d’organisations de la société civile au CESE. Objec­tif : offi­cialis­er la con­sti­tu­tion d’un espace de con­ver­gence de la société civile et de plaidoy­er sur les enjeux agri­coles et ali­men­taires, annon­cer les grandes pri­or­ités de tra­vail et ouvrir des voies face à la frac­ture actuelle sur ces enjeux, dont Sainte-Soline est le dernier exem­ple. Par cette ren­con­tre, les 54 organ­i­sa­tions du Col­lec­tif Nour­rir prou­vent qu’il est pos­si­ble de con­cili­er les mou­ve­ments paysans, citoyens et cli­mat en choi­sis­sant la voie de la co-con­struc­tion pour répon­dre aux crises mul­ti­ples. Les 54 organ­i­sa­tions mem­bres deman­dent, d’au­tant plus dans le con­texte actuel de ten­sion et alors que des déci­sions majeures doivent être pris­es, un sig­nal clair du Min­istre sur la volon­té du gou­verne­ment de retrou­ver la voix de la démoc­ra­tie agri­cole et alimentaire.

Une centaine d’acteurs réunis pour officialiser le lancement du Collectif Nourrir

Dans la soirée du 17 avril, le Col­lec­tif Nour­rir a réu­ni une cen­taine d’acteurs agri­coles, insti­tu­tion­nels, poli­tiques et de la société civile pour offi­cialis­er son lance­ment et ques­tion­ner ensem­ble l’avenir de notre sys­tème agri­cole et ali­men­taire. Pour Nico­las Bric­as, chercheur au Cirad et tit­u­laire de la Chaire Unesco Ali­men­ta­tions du Monde, qui a intro­duit cette ren­con­tre : “Les crises cli­ma­tique, de la bio­di­ver­sité, ali­men­taire, économique, sociale, déjà nom­breuses aujourd’hui, vont se mul­ti­pli­er et s’aggraver. Pour arrêter de subir, l’heure est à la pré­pa­ra­tion et au boule­verse­ment du rap­port de force en créant des alliances entre le monde agri­cole et les citoyens”.  Incar­na­tion de cette alliance, les 54 organ­i­sa­tions du Col­lec­tif Nour­rir pro­posent, avec cette ren­con­tre, une pre­mière étape vers un apaise­ment des négo­ci­a­tions sur l’orientation à don­ner à l’agriculture française dans les mois à venir.

Face aux urgences et défis, choisir la voie du dialogue

Les récents événe­ments autour de la mobil­i­sa­tion con­tre les mégabassines nous amè­nent aujourd’hui au bord d’une frac­ture sociale que nous auri­ons pu éviter. Elle est l’illustration de décen­nies d’inaction poli­tique, pen­dant lesquelles nous auri­ons pu adapter notre agri­cul­ture aux change­ments cli­ma­tiques et pen­dant lesquelles l’inquiétude des citoyens et les alertes des sci­en­tifiques ont été sans arrêt ignorées ou rejetées. Réc­on­cili­er agricul­teurs et citoyens, c’est pos­si­ble et c’est le défi relevé par nos 54 organ­i­sa­tions.  Plus que jamais, la voie que nous devons suiv­re est celle du dia­logue : mou­ve­ments paysans, écol­o­gistes, de con­som­ma­teurs et de sol­i­dar­ité inter­na­tionale, ensem­ble, nous avons la capac­ité de porter des solu­tions basées sur des réal­ités sci­en­tifiques et expéri­men­tées sur le ter­rain par nos paysans, y com­pris sur des sujets a pri­ori non consensuels.

Pour Math­ieu Courgeau, paysan en Vendée et co-prési­dent du Col­lec­tif Nour­rir : “La démoc­ra­tie sur les sujets agri­coles et ali­men­taires est essen­tielle, et c’est le tra­vail que nous par­venons à men­er, par exem­ple sur la ques­tion de la tran­si­tion de l’élevage. Relever ce défi ne pour­ra cepen­dant pas se faire sans engage­ment de l’ensemble des décideurs politiques.”

Le Collectif Nourrir, 54 organisations et 5 priorités de travail pour réellement enclencher la nécessaire transition agroécologique

Le sujet de la ges­tion de l’eau est un exem­ple inquié­tant des nom­breux sujets explosifs que nous vivons déjà et que nous aurons bien­tôt toutes et tous et à gér­er en tant que société. La péri­ode est inquié­tante et les urgences sociales, économiques et envi­ron­nemen­tales peu­vent paraître inc­on­cil­i­ables. Ce qui ani­me le Col­lec­tif Nour­rir, c’est pré­cisé­ment la con­vic­tion que les solu­tions exis­tent. Celles-ci passent par un change­ment de par­a­digme, vers un sys­tème agroé­cologique et biologique plus juste pour les paysans, plus sûr pour les con­som­ma­teurs, plus respectueux de l’ensem­ble du vivant et de notre avenir com­mun et plus sol­idaire, y com­pris à l’international. Le Col­lec­tif Nour­rir compte s’y attel­er autour de 5 grandes priorités :

  1. Soutenir l’él­e­vage paysan et mas­si­fi­er la tran­si­tion de l’él­e­vage industriel
  2. Mul­ti­pli­er les voca­tions et les fer­mes à taille humaine sur nos ter­ri­toires à com­mencer par notre mobil­i­sa­tion sur le Pacte et la Loi d’Orientation Agri­cole en cours de concertation
  3. Faire évoluer la PAC actuelle et réformer la prochaine en profondeur
  4. Garan­tir un accès digne à l’al­i­men­ta­tion pour toutes et tous
  5. Assur­er un revenu décent aux paysannes et paysans en  régu­lant  les marchés pour des règles du com­merce justes et équitables.

Pour Clotilde Bato, déléguée générale de SOL et co-prési­dente du Col­lec­tif Nour­rir : “De part la diver­sité de ses mem­bres, ancrés dans les réal­ités des ter­ri­toires, le Col­lec­tif Nour­rir est por­teur de solu­tions qui peu­vent con­crète­ment enclencher une tran­si­tion de nos sys­tèmes agri­coles et ali­men­taires. Nos propo­si­tions pour un renou­velle­ment mas­sif des généra­tions en sont la preuve ! Nous  atten­dons un sig­nal clair du min­istre sur sa volon­té de retrou­ver la voix de la démoc­ra­tie agri­cole et ali­men­taire”.

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