Le Collectif Nourrir anime la réflexion sur la transition de l’élevage entre ses organisations membres, afin de formuler des positions et recommandations communes.
Notre vision
- Le collectif Nourrir affirme d’une voix unie son opposition aux systèmes de productions animales industrielles, qu’il distingue de l’élevage paysan. L’incitation récurrente à « ne pas opposer les modèles » n’est plus entendable, dès lors que le premier menace la survie du second. Dans un contexte où l’intensification de la production se poursuit avec le concours des pouvoirs publics, nos organisations rappellent les conséquences délétères de ces modèles pour l’environnement, le bien-être des animaux et les paysan·nes.
- La réduction de l’empreinte environnementale de l’élevage doit prendre en compte l’ensemble des enjeux (agronomiques, climatiques, de biodiversité et d’économie rurale). La lutte contre le changement climatique doit en effet nous inciter à une réduction globale du cheptel alors que les enjeux de préservation de la biodiversité doivent nous amener à renforcer les élevages paysans, dont ceux en agriculture biologique. Il ne s’agit donc absolument pas d’abandonner l’activité d’élevage, mais bien d’opérer sa transition vers des modèles d’élevages paysans.
- L’installation d’éleveur·ses est une urgence et ne pourra s’opérer sans une plus grande attractivité du métier. Maintenir des conditions de travail et de rémunération viables, garantir le respect des écosystèmes et des animaux, mais également faire en sorte de conserver des fermes « à taille humaine » sont des facteurs déterminants de cette attractivité, indispensable au renouvellement des générations en élevage.
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Nos recommandations
- Adopter un moratoire sur les créations ou extension d’élevages industriels (ICPE¹ soumises à autorisation et systèmes en cages).
- Réformer les aides de la PAC pour assurer un soutien renforcé aux élevages vertueux, en particulier aux élevages biologiques, et mettre fin aux incitations à l’industrialisation.
- Défendre le plein air et le pâturage, et adapter les normes de biosécurité aux élevages plein air.
- Encourager les installations et les transmissions en élevage paysan en adaptant les aides à l’installation (bonus significatif notamment pour les installations en élevage biologique, agroforestiers et en système polyculture-élevage vertueux)
- Encourager la diminution de la consommation de viande et de produits laitiers issus de structures industrielles, tout en encourageant la consommation de protéines végétales.
- Pour améliorer le revenu paysan, mettre en place des outils de régulation des marchés (maîtrise de l’offre notamment) et de protection économique (interdiction des importations de produits animaux qui ne respectent pas les règles appliquées à l’agriculture européenne).